Chronobiologie Nutritionnelle et Santé

En mars 2024, l’ANSES sortait un rapport très intéressant : " Dans le prolongement de ses travaux sur les repères alimentaires du Programme National Nutrition Santé (PNNS), elle a souhaité approfondir les effets sur la santé de la répartition des prises alimentaires au cours de la journée. En parallèle, elle s’est également penchée sur les risques associés à l’absence de petit déjeuner chez les enfants."

Cela fait des années que je m’intéresse à la chronobiologie nutritionnelle mais cette fois c’est l’ANSES qui publie une étude très fournie et validée sur cette discipline qui tient compte de la notion temporelle dans l’alimentation.

Mais qu’est ce que la chronobiologie nutritionnelle ? La convergence de 2 disciplines scientifiques : la nutrition et la chronobiologie, celle dernière représentant les rythmes propres à l’organisme.

Dans ce très beau rapport, il y a d’abord rappel de bon nombre d’horloges biologiques connues (veille-sommeil, synthèse de hormones, des neuro-hormones, etc) représentant les différentes organisations temporelles qui rythment nos 24 h et sont intiment liées ; mais aussi les liens étroits entre repas, microbiote intestinal, régulation du poids, maladies chroniques, etc.

    4 points essentiels ont été abordés :

  • Quel est le nombre de repas ou de prises alimentaires recommandées au regard de la littérature scientifique ?
  • Quels seraient les horaires de ces repas sur les 24 h ?
  • Quelle doit être la durée optimale du jeûne nocturne, donnée fondamentale dans la santé en général et pour de nombreuses pathologies chroniques ?
  • Enfin, la répartition journalière optimale en termes de nutriments, micronutriments, calories… 

 

     Les conclusions :

  • Privilégier un dîner léger et tôt dans la soirée : 2 h avant le coucher minimum chez l’adulte, l’impact sur les maladies cardiométaboliques étant très bien documenté maintenant.                   Ce qui exclut donc les grignotages de soirée – 😊. Il existe bien un lien entre apport énergétique élevé dans la soirée et risque d’obésité.
  • Privilégier le jeûne nocturne prolongé : c’est également un facteur protecteur, notamment immunitaire
  • Ne pas sauter le petit-déjeuner qui viendra casser le jeûne nocturne et qui devra être copieux et rassasiant (même si l’ANSES n’insiste pas assez sur la qualité de ce dernier ..) assurant ainsi une meilleure relance métabolique ainsi qu’une distribution calorique plus homogène au cours de la journée. Avec un bon petit déjeuner, on note moins de grignotages et de diners trop riches qui stimulent inconsidérablement le système digestif et l’insuline.

         A ceux qui pensaient ou professaient le contraire… il va falloir réajuster ses conseils !

  • Pas de collation à l’école, notamment dans la matinée mais l’accent mis sur le petit-déjeuner équilibré

Nous sortons donc d’une période de doute pour certains  : il existe maintenant suffisamment d’arguments scientifiques pour donner des recommandations concrètes et validées. Cette expertise doit servir nos recommandations : oui, le corps a un rythme, oui c’est important d’essayer de le respecter !

 Respecter la temporalité et la rythmicité de cette belle machine qu’est notre corps parait la première chose à faire pour rester en bonne santé !

Mis en ligne 17/06/24

Ce site Web utilise des cookies pour vous garantir la meilleure expérience possible.