L'alcool au féminin
On en parle peu, c’est encore un sujet tabou avec lequel il nous faut composer.
Et puis on a toujours l’impression que ce problème c’est « pour les autres » mais jamais pour soi.
On estime entre 500 000 et 1,5 millions de Françaises qui auraient une “consommation problématique d’alcool”. Un chiffre en constante augmentation…
Mais en lisant et en discutant un peu, on se rend compte qu’il y a un vrai problème de société : les femmes boivent de plus en plus, et toutes les catégories socioprofessionnelles et tous les secteurs d’activité sont touchés. 12 % des femmes cadres ont un usage à risque de l’alcool, soit le plus fort pourcentage de consommation à risque. Un chiffre plus élevé que chez les ouvrières et les artisanes (plus de 8 %) et les employées de bureau, les commerciales ou les agents de service (environ 7 %). L’alcool peut être aussi un problème de senior, après 70 ans notamment, lié à des phénomènes d’exclusion ressentie : hors du marché du travail et avec des difficultés liées à la vieillesse, à la famille, l’alcool peut être un « refuge » dont on a besoin pour supporter tout cela et le problème passer inaperçu durant de longues années.
Ce qu’on sait moins ce sont les problèmes de santé liés à cet alcoolisme féminin : des problèmes de peau, de fatigue et d’irritabilité au début … puis les choses s’amplifient assez rapidement. Repérées plus tardivement que les hommes, les femmes en subissent de plein fouet les conséquences : hypertension artérielle, risque majoré d’hépatite alcoolique ou cirrhose, maladie qui survient en moyenne 5 à 7 ans avant les hommes. Elles ont aussi un risque majoré d’AVC (accident vasculaire cérébral) et de cancer du sein (17 %) selon l’institut national du cancer.
Enfin, rappelons qu’en 2015, l’alcool a entraîné la mort d’environ 12 500 femmes en France.
Mis en ligne le 17.11.21